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♯ Ostéopathie - Les débuts

Andrew Taylor Still

Andrew Taylor Still

L'ostéopathie a été fondée par un médecin américain du siècle dernier : Andrew Taylor Still (1828-1917). Son père, pasteur méthodiste, pratique également la médecine. Le jeune Andrew apprend donc comme on le fait à cette époque dans l'Amérique des pionniers : en pratiquant avec son père, notamment auprès des indiens shawnee dont il a la charge. Au cours de la Guerre de Sécession, il est marqué par son impuissance à soulager son semblable. À son retour, il découvre avec stupeur que dans les régions où les médecins sont moins nombreux, les enfants meurent moins. En 1865, Il perd trois de ses enfants de méningite cérébro-spinale. Dès lors, il est obsédé par l'idée de soigner plus efficacement et se plonge dans l'étude intensive du corps humain, n'hésitant pas à déterrer des corps des tumulus indiens pour en étudier l'anatomie. Acharné à démontrer sa vérité, il se promène souvent avec un sac rempli d'os, qu'il utilise pour démontrer ce qu'il avance, ce qui le fait bien évidemment passer pour un excentrique.

En 1874, il vit une expérience déterminante, parvenant à guérir un enfant atteint de dysenterie en n'utilisant que ses mains. Cette même année, il comprend tout à coup qu'il est sur le point d'élaborer une nouvelle approche médicale respectant les lois de la nature et de la vie et qui deviendra l'ostéopathie.

« Ma science ou ma découverte naquit au Kansas
à l'issue de multiples essais, réalisés à la frontière,
alors que je combattais les idées pro-esclavagistes,
les serpents et les blaireaux puis, plus tard,
tout au long de la guerre de Sécession et jusqu'au 22 juin 1874.
Comme l'éclat d'un soleil, une vérité frappa mon esprit :
par l'étude, la recherche et l'observation,
j'approchais graduellement une science
qui serait un grand bienfait pour le monde. »
[1]

Jusque 1885, il exerce son art de manière itinérante et continue d'apprendre et d'engranger des expériences. Comme tout novateur, il rencontre de grandes difficultés et se heurte à l'ostracisme de ses confrères médecins et du clergé. Comme il parvient à guérir de nombreuses maladies, on le considère comme suppôt du diable. Il se forge malgré tout une renommée dépassant largement les frontières des états limitrophes et finit par être obnubilé par l'idée de transmettre son savoir. En 1892, il fonde le premier collège d'ostéopathie à Kirksville dans le Missouri. Ses enfants et quelques proches sont ses premiers élèves. Entre 1892 et 1900, l'ostéopathie connaît un essor particulièrement impressionnant. À partir de 1898, Still, vieillissant, se retire peu à peu de l'enseignement et de la pratique ostéopathique pour écrire afin de transmettre son message philosophique ostéopathique. Il écrit successivement : Autobiographie (1897), Philosophie de l'ostéopathie (1898), Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie (1902), Ostéopathie, recherche et pratique (1910). Il meurt en 1917.

[1] A. T. Still, Autobiographie , pp. 73-74




Chronologie de la vie de Still

6 août 1828 : Naissance d’Andrew Taylor Still à Johnsville, petite bourgade de l’ouest de la Virginie d’Abraham Still, pasteur méthodiste d’origine germano-anglaise et de Martha Moore, d’origine écossaise.
1837 : La famille Still s’installe dans le Missouri. Activités de fermiers et de chasseurs.
Still apprend dans le « Grand Livre de la nature ».
1849 : A. T. Still épouse Mary Vaughan. De ce mariage heureux, naîtront trois enfants.
1852
: Acquisition d’une ferme. Still s’initie à la médecine auprès de son père et s’occupe des indiens Shawnees.
Jusqu’en 1857 , trou bibliographique. Still parle d’études d’ingénieur, mais aucune trace n’existe. Il étudie la mécanique pour améliorer les travaux de la ferme.
1857
: Premiers combats esclavagistes. Still, s’engage résolument chez les anti esclavagistes. Jusqu’en 1860, il sera député de la législature du Kansas.
Il continue son activité médicale et dissèque de nombreux cadavres exhumés des tumulus indiens. Il apprend l’anatomie.
1859
: Décès de sa première épouse, Mary Vaughn.
1860
: Mariage avec Mary Elvira Turner qui lui donnera quatre garçons et une fille.
1861-65
: Guerre de Sécession. Still s’engage chez les fédéraux (anti-esclavagistes). Il joue un rôle actif tout au long de la guerre. Il sera également médecin et chirurgien, améliorant ses connaissances.
1865
: Décès de quatre membres de sa famille au cours d’une épidémie de méningite cérébro-spinale. Au-delà de sa souffrance personnelle, il est traumatisé par l’incapacité des médecins à sauver ses enfants.
Années 60
: Il multiplie ses activités (ferme, minoterie, scierie). Il exerce la médecine allopathique. Études médicales au Kansas College of Medicine & Surgery. Dégoûté par la pauvreté de l’enseignement, il n’ira pas jusqu’au bout du cursus.
1870-74 : Premières expérimentations d’une autre médecine qui deviendra l’ostéopathie.

1874, 22 juin, 10 heures : Still comprend qu’il est en train de développer une nouvelle approche médicale cohérente. Il est âgé de 46 ans...

De 1870 1878
: Traversée du désert. Sa nouvelle orientation thérapeutique déclenche l’hostilité de ses confrères et du clergé. Il est considéré comme suppôt du diable. Abandonné par une bonne part de sa famille, il connaît également de grandes difficultés matérielles.
1878
: Installation à Kirksville dans le Missouri.
De 1878 à 1885 (environs) : Exerce l’ostéopathie de manière itinérante. Acquiert une renommée dépassant les états du Missouri et du Kansas. Il découvre les énormes ressources de son invention et traite presque toutes les maladies.
Fin des années 80
: Ne suffisant plus à la tâche, il forme ses enfants à l’ostéopathie. Il démontre ainsi que l’ostéopathie est un art transmissible et non pas un don surnaturel.
1892 : Fondation de l’American School of Osteopathy (ASO), à Kirksville.
1892-1900 : Expansion importante du collège et de l’ostéopathie. Malgré l’opposition violente des systèmes médicaux en place, l’ostéopathie continue à se développer et obtient progressivement le droit d’exercer dans tous les états. Mais cela ne correspond pas au statut médical actuel qui ne sera progressivement obtenu qu’entre 1930 et 1969.
1898-1910
: Still se retire progressivement et écrit. Quatre livres seront publiés. Autobiographie (1897), Philosophie de l’ostéopathie (1899), Ostéopathie, Recherche et pratique (1910), Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie (1902-1986).
1914
: Still est atteint d’un ictus. Il est confiné dans sa chambre mais demeurera lucide jusqu’à sa mort.
12 décembre 1917 : Still meurt d’une nouvelle attaque d’ictus cérébral.


 

Témoignage du Dr William Smith

Les patients étaient dithyrambiques sur Still et ses traitements, de sorte que certains médecins locaux craignaient la ruine de leur pratique. Ils le considéraient comme un vieux charlatan. Ils se plaignirent amèrement de Still auprès d’un représentant en instruments médicaux, le Dr William Smith, diplômé de l’université d’Édimbourg en 1889, également détenteur de certificats du collège royal de médecine d’Édimbourg, du collège royal de chirurgie et de la faculté de médecine et de chirurgie de Glasgow.
Intrigué par les divergences des rumeurs circulant à propos de Still, Smith se rendit à son cabinet qu’il trouva submergé de patients attendant leur tour. Il laissa un message proposant à Still de le rencontrer plus tard à l’hôtel Pool.

Still-et-Smith

Sur la photo : Andrew Taylor Still et William Smith en grande conversation


Voici le récit que fit plus tard W. Smith de cette première visite : « Ce qu'il me dit semblait tellement éloigné de tout ce qu'on m'avait enseigné dans les écoles médicales, si complètement absurde et chimérique que je lui demandais des preuves de ce qu'il avançait. Les preuves me furent données par les quelques seize patients qui témoignèrent de leur condition lors de leur arrivée à Kirksville et de leur état consécutif au traitement. [...] Laissez moi vous dire que l'ostéopathie ne peut être évaluée que par un esprit clair et sans préjugé. Si un homme, un médecin, vient à Kirksville et entend ce qu'il entendra tout en raisonnant à partir de ce qu'il a appris dans une école médicale, la seule conclusion possible pour lui est que l'ostéopathie est une tromperie et une illusion, une gigantesque foutaise destinée à extorquer tous les mois des centaines de dollars aux malades et aux affligés. Mais, si l'investigateur se donne la peine d'approcher le problème comme s'il n'y connaissait rien (et quatre années d'expérimentation de l'ostéopathie, me permettent d'affirmer que les docteurs n'y connaissent pas grand chose), de ne rien accepter pour acquis, de n'accepter aucune déclaration pour ou contre l'ostéopathie, mais de se contenter d'interroger une douzaine de patients en les considérant comme des hommes et des femmes sensés et non comme des hystériques, prêts pour l'asile d'aliénés ou comme des menteurs patentés, alors, s'il est homme honnête, il devra conclure, comme je le fis, qu'il existe encore des choses dans l'art de guérir qui ne sont pas connues de la profession médicale. » Source : R. V. Schnucker, Early Osteopathy , p. 75.

Le Dr Smith fut tellement conquis, qu'il aida Still à fonder le collège de Kirskville en 1892 et fut le principal enseignant d'anatomie dans le collège, pendant plusieurs années.


 

Textes à télécharger


pdf_button Museum of Osteopathic Medicin

pdf_button Traduire et lire Still aujourd'hui : Est-il intéressant de se préoccuper aujourd'hui des écrits de Still ? A n'en point douter, ils datent, marqués par leur époque. Alors pourquoi s'acharner à les traduire et les faire connaître ?

pdf_button L'Autobiographie de Still enfin disponible : Interview réalisée par Alain Andrieux pour la revue Aesculape n° 13 Juillet-août 1998.

pdf_button Andrew Taylor Still (1829-1917), Vie et oeuvre d'AT Still, le fondateur de l'ostéopathie . Conférence préparée et présentée par Laurent Gaisnon et Pierre Tricot dans le cadre des journées professionnelles de la SOO, le 7 mars 2009.

pdf_button Synopsis du cheminement de Still et du développement de l'ostéopathie : texte destiné à établir un parallèle entre le développent de l'ostéopathie et les autres grands jalons contemporains de l'histoire.

pdf_button Ce jour là : Que s'est-il exactement passé ce 22 juin 1874 que Still considère comme le jour de naissance de l'ostéopathie ?

pdf_button Philosophie de l'ostéopathie, naissance et développement d'un concept : Texte ayant servi de préface à la traduction de Philosophie de l'ostéopathie et destiné à resituer les écrits de Still dans leur époque et leur lieu.

pdf_button Le concept biogène . Ce texte correspond au chapitre XI de Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie (1892-1902). Still y présente le concept biogène, la manière qu'il a d'envisager la liaison entre vie et univers physique au sein d'un organisme vivant. C'est le seul texte de Still présentant ce concept avec autant de détails.

pdf_button L'immortalité . Dans ce texte, Still exprime ce qu'il ressent profondément à propos de la mort.

pdf_button Le traitement de la grippe , un court texte tiré de Recherche et Pratique , dans leques Still explique comment il envisageait et traitait la grippe.




John-Martin Littlejohn

jml

D'origine écossaise, John-Martin Littlejohn (1865-1947) reçoit une formation universitaire dans les domaines de la théologie, des lettres et de la médecine. Il émigre aux USA en 1892 et y termine ses études de médecine. Il vient consulter A. T. Still à Kirksville en 1892 pour des problèmes de santé chroniques et il est tellement émerveillé par le concept et la technique ostéopathiques, qu'il décide de devenir ostéopathe.
Il suit la formation au collège de Kirksville, tout en y donnant des cours de physiologie. Passionné de science, il se heurte bientôt à Still, que les expériences douloureuses passées avec la médecine de son temps rend très réticent à intégrer les progrès de la médecine scientifique naissante.
En 1898 il publie Lecture Notes on Physiology , en 89 Lecture Notes on Psycho-physiology . En 1900, il quitte Kirksville pour Chicago et fonde avec ses deux frères l'American College of Osteopathy, Medicine and Surgery.

Cette même année, il publie Journal of the Science of Osteopathy , et Notes on the Principles of Osteopathy . En 1907, il rassemble ses cours et articles dans deux livres, Principles of Osteopathy , Theory and Practice of Osteopathy . En 1913, il rentre en Europe et s'installe en Angleterre, projetant d'y créer une école d'ostéopathie. A cause de la Première Guerre Mondiale, ce projet ne prend forme qu'en 1917, avec la création de la British School of Osteopathy (BSO). Cette école est l'origine de tout un courant ostéopathique européen. John Littlejohn a poursuivi l'œuvre de Still, utilisant les éléments apportés par le développement des sciences de base de la santé et de la médecine scientifique. Il a beaucoup insisté sur la relation de l'organisme vivant avec son milieu, affirmant que la santé est essentiellement la conséquence de l'harmonie de cette relation.

« Le grand principe de l'ajustement s'applique
à la relation entre l'organisme en tant que tout et son environnement.
Rien de ce qui est amené au système de l'extérieur
ne peut remplacer l'autosuffisance de l'organisme
dont la capacité à se restaurer, se réparer
ou à accepter l'apport de matériaux bruts est déficiente. »
[1]

Il a particulièrement étudié les relations existant entre les différents niveaux de la colonne vertébrale et les organes du corps, ainsi que l'adaptation de l'homme à la verticalité.

[1] John Martin Littlejohn, Notes sur les principes de l'ostéopathie , p. 1.




Chronologie de la vie de John-Martin Littlejohn

15 février 1865 : Naissance de John Martin Littlejohn (JML), à Glasgow sur les rives de la Clyde (Lowslands-Écosse) d’un père pasteur presbytérien. Il est l’aîné d’une famille de trois enfants ; ses deux frères, James Buchanan (1869-1947), et David (1876-1955), le suivront aux États-Unis et en ostéopathie (Cette même année, au sortir de la guerre de Sécession (1861-1865), A. T. Still, alors âgé de 37 ans, perd trois de ses enfants lors d’une épidémie de méningite cérébro-spinale.)

1881 : JML a 16 ans Il entre à l’université de Glasgow pour y étudier la théologie, mais semble y passer plus de temps à l’étude des arts, et des langues orientales. Il la quitte sans avoir été diplômé.

1886 : Il entre dans les Ordres et enseigne quelques temps.

1886-1889 : Il étudie l’anatomie et la physiologie à Kelvin Hall avec le Docteur McKendrick, physiologiste écossais.

1889 : Retour à l’université de Glasgow. Il est référencé dans l’Addison’s roll of graduates, qui établit la liste de ses diplômés, comme ayant reçu une maîtrise ès lettres en 1889, une licence en théologie en 1890 et une licence en droit en 1892, date à laquelle il reçoit également un diplôme universitaire de médecine, The William Hunter Gold Medal in Forensic Medecine.

1892 : JML a 27 ans Nommé Pasteur à Cavagh près de Londonderry (Irlande du Nord).

Il y consulte un médecin, Sir Morell Mac Kensie, pour des maux de gorge et de nuque qui lui conseille de quitter le climat trop humide de la région.

Fin 1892 : Il embarque pour New York avec son frère James Buchanan, docteur en médecine et chirurgien, diplômé de l’université de Glasgow. (Leur cadet, David, diplômé en sciences du collège Kensington de Londres, les rejoindra en 1896).

Inscription de JML à l’université de Columbia de New York où il étudie la philosophie, l’économie politiques et la finance.

1894 : JML a 29 ans Il poursuit des recherches sur les penseurs du Moyen âge et termine sa thèse de doctorat intitulée The political theory of the Schollmen and Grotius , publiée l’année suivante par l’Amity College de College Springs en Iowa ( collège d’enseignement mixte spécialisé dans l’enseignement libre des arts).

Il est nommé président de ce même collège. À 29 ans, il est le plus jeune président de collège des États-Unis.

1897 : JML a 32 ans Sa santé continuant de se détériorer, des amis lui conseillent d’aller consulter un certain Andrew Taylor Still (ATS). Il se rend à plusieurs reprises à Kirksville (Missouri) où Still le traite avec succès.

1898 : Installation à Kirksville avec ses deux frères qui, comme lui, enseignent et entreprennent des études d’ostéopathie en même temps à l’American School of Osteopathy (ASO).

Il démissionne de son poste à l’Amity College, au grand regret du Conseil d’Administration, pour accepter celui de Doyen de l’ASO (American School of Osteopathy). Il y donne des cours de physiologie, et ce jusqu’en 1899. Il mène avec Still, dans une vieille grange, des expériences sous anesthésie sur des chiens (cœur, poumons, corde spinale), expérimente les effets d’injections de morphine, quinine, fer et arsenic pour prouver que ces substances sont incompatibles avec un organisme vivant. Sur l’ordre de Still, il travaille sur le système lymphatique dans le but de montrer sa capacité à nettoyer les poumons en cas de pneumonie. JML fait mettre en service à l’ASO un des premiers appareils à rayons X. Ouverture d’un hôpital chirurgical à l’ASO.

1899 : Still, irrité par William Smith et par les frères Littlejohn, écrit dans une note « Mon école a été conçue pour enseigner seulement l’ostéopathie ».

1899 Automne : Le Conseil d’Administration promet aux Littlejohn qu’Arthur G. Hildreth, ami de Still et chef de file des promoteurs de l’ostéopathie pure et dure, ne sera en rien associé à l’École.

Arthur Hildreth est promu doyen de l’ASO avec mission de « purger » l’ASO des théories médicales. JML et W. Smith sont démis de leurs fonctions.

1899 (promotion juin) : JML demande un diplôme combiné de Docteur en médecine ostéopathique.

1900 juin : Les trois frères Littlejohn démissionnent de l’ASO. Ils s’installent dans la région des Grands Lacs, à Chicago (Illinois). Ils y fondent l’American School of Osteopathic Medicine and Surgery. James B. Littlejohn en assurera l’administration après le retour de JML en Angleterre en 1913.

Mariage en G.-B. avec la fille d’un enseignant du Suffolk. Ils eurent sept enfants, dont un mourut en bas âge. L’aîné aurait étudié la médecine, deux devinrent ostéopathes.

1900-1902 : Conflits judiciaires avec l’ASO qui refuse d’ccorder aux frères Littlejohn leurs diplômes d’ostéopathie. Le 30 juin 1900, James Littlejohn écrit à Charles E. Still, fils aîné d’AST, pour dire qu’il pense se l’attribuer lui-même.

1907 : Il rassemble ses cours en deux ouvrages Principles of osteopathy et The fundamentals of osteopathic technique .

Alors qu’il est encore aux États-Unis, JML achète, sans la voir, la maison de Badger Hall, à Thundersley (G.-B., Essex) où il y vivra de 1913 à sa mort.

De 1900 à 1907 : Il édite The journal of the Science of Osteopathy , écrit Science of osteopathy (1902), Treatise on osteopathy Theory and practice of osteopathy (1907). (1903),

1900-1912 : JML étudie la médecine au Dunham and Hering medical colleges de Chicago où la liste déjà longue de ses diplômes s’augmente de celui de Medical Docteur (M.D.).

1908 : L’American Osteopathic Association (AOA) crée l’ATS Research Institute où JML et C. A. Whiting mènent une recherche sur les néoplasmes.

Pendant cette période, il commence à revenir régulièrement sur le Vieux Continent ; il donne trois conférences sur l’ostéopathie à la Society of science, letters and arts de Londres.

1909 : Visite d’hôpitaux en France et en Allemagne.

Contacte en Grande-Bretagne les premiers ostéopathes de formation américaine installés, les docteurs J. J. Horn et Walker. Il rencontre en Irlande ; les Dr Dunham et H. Foote avec lesquels il discute de la création d’une école.

1913 : JML quitte définitivement Chicago et les États-Unis pour créer, selon son projet, une école à Londres.

1917 : Avec l’aide financière de J. J. Horn, il fonde la British School of Osteopathy (BSO).

Après le krach boursier, dans l’entre-deux guerre, la BSO s’installe près de Trafalgar square, dans le beau bâtiment de style victorien qui sera le sien, jusqu’en 1997.

1924-1925 : JML est président de la BSO, assisté de Thomas Edward Hall.

1935 : Célèbre et malheureux épisode du Parliamentary Bill où JML, convoqué devant une commission de la Chambre des lords échoue dans sa tentative de faire reconnaître l’ostéopathie en Grande-Bretagne.

1939-1945 : Interruption de l’activité de la BSO.

Deux courants, l’un médical, l’autre naturopathique avec le British College of Naturopathy (BCN), se dessinent.

1947 : JML a 82 ans . Il meurt le 8 décembre à Londres.

Il est enterré dans le cimetière de l’église paroissiale St Peter de Thundersley.




 Textes à télécharger

pdf_button Biographie complète .

pdf_button Vue nouvelle de la science de la thérapeutique : Conférence donnée devant la Société des Sciences de Londres, le 17 juin 1900. Littlejohn tente d'expliquer aux membres de cette société ce qu'est l'ostéopathie.

pdf_button Évolution et futur de l'ostéopathie : Conférence donnée devant la Convention de l’Association des Ostéopathes Réunis le 12 octobre 1934. JML tente de faire la distinction entre l'ostéopathie et les multiples autres approches différentes concernant la santé.

pdf_button Les principes de l'ostéopathie : Le titre dit bien ce qu'il veut dire : comment Littlejohn concevait l'ostéopathie.

pdf_button Ostéopathie, science biologique : comment l'ostéopathie, généralement considérée comme une science de la mécanique, est en réalité une science de la biologie.





William Sutherland

William Garner Sutherland

Originaire du Middle West américain, William Sutherland (1873-1954) ne se destine pas à la carrière médicale. Il commence sa vie professionnelle comme apprenti dans un atelier d'imprimerie, puis devient journaliste. C'est en tant que tel qu'il entend parler de l'ostéopathie au cours de l'année 1897. Les propos qu'il entend semblent tellement contradictoires qu'il décide d'aller au collège de Kirksville pour se rendre compte par lui-même. Il est particulièrement impressionné par ce qu'il voit – le nombre de patients venant de toute part et la qualité des soins et des résultats obtenus, qu'il décide de devenir ostéopathe. Il commence sa formation en 1898 et reçoit son diplôme des mains même de Still en 1900.
C'est au cours de ses études qu'il tombe en arrêt devant un spécimen de crâne semi désarticulé et qu'il est frappé par une étrange intuition : les agencements anatomiques des structures crâniennes semblent indiquer l'existence de mouvements entre-elles. Il appellera cette intuition : "l'idée folle".

Il mettra plus de vingt années à accepter l'idée et à se lancer dans une étude exhaustive de l'anatomie du système osseux crânien afin de déterminer la véracité de son intuition. En 1939, il publie une courte monographie The Cranial Bowl (La coupe crânienne), exposant la théorie du possible mouvement des os du crâne. Il y développe sa vision mécaniste du crâne. Cet ouvrage n'aura aucun succès et ne rencontrera que très peu d'intérêt chez les professionnels de son époque. Ses recherches le conduiront à développer ce que nous appelons l'ostéopathie crânienne, qui se fonde sur la reconnaissance de la mobilité microscopique de toute structure vivante et son application particulière au domaine crânien. Il met l'accent sur le travail utilisant la puissance interne du système vivant plutôt que l'application de forces externes :

« Permettre à la fonction vitale interne de manifester sa puissance infaillible,
plutôt que d'appliquer une force aveugle venue de l'extérieur. »
[1]

Aujourd'hui encore controversée, cette approche permet de traiter de nombreux problèmes que les techniques ostéopathiques classiques ne permettent pas de résoudre, notamment, chez le jeune enfant.

[1] W. G. Sutherland, La Coupe crânienne , 2002, p. 115.




Chronologie de la vie de Sutherland et du concept crânien

pdf_button Chronologie de la vie de Sutherland, évolution du concept crânien

1873, 27 mars
: naissance à Portage County, Winsonsin de William Garner Sutherland, second enfant de Robert et Dorina Sutherland (ils en auront quatre).
1873-85 : Enfance heureuse et sans histoire.
1885, WGS a 12 ans : Apprenti imprimeur au journal The Blunt Advocate.
1887, 14 ans : Départ pour Aberdeen Dakota du Sud, travail à l’Aberdeen Daily News.
1890, 17 ans : Quitte Aberdeen.
1891 : Rejoint l’équipe de The Mapleton Enterprise.
1893, 20 ans : Quitte le journal et entreprend des études secondaires à l’Université d’Iowa. Il ira jusqu’au bout de son cursus mais, on ne sait pourquoi, ne passera pas les examens finaux.
1894 : Il reprend son travail de journaliste au Mapleton Entreprise.
1895 : Se joint à l’équipe du Daily Herald à Austin, Minnesota.
1897 : 24 ans : Il entend parler de l’ostéopathie. Il est surpris par les propos contradictoires la concernant. Il assiste à des conférences données par des élèves de Still (Edward C. Pickler, Charles Still, fils du fondateur).
Il décide d’aller voir par lui-même à Kirksville. Il est très surpris de ce qu’il découvre : des malades arrivant par trains entiers, des résultats évidents et inattendus, un enthousiasme indescriptible, etc.
1898, 25 ans : En août, il entre en première année du cycle de formation de l’ASO à Kirksville.
1899, 26 ans : « L’idée folle » : l’intuition de la possible mobilité des os du crâne : « Alors que je restais à contempler, tout en pensant, inspiré par la philosophie du Dr. Still, mon attention fut attirée par les biseaux des surfaces articulaires de l'os sphénoïde. J'eus soudain cette pensée, – comme une pensée guide –, « biseautées, comme les ouïes du poisson, indiquant une mobilité pour un mécanisme respiratoire. » (Adah Strand Sutherland, 1962, 12-13).
1900, 27 ans : Le 28 juin, son diplôme d’ostéopathie lui est remis par A. T. Still
Installation à Mankato (Minnesota) puis dans plusieurs autres villes, retour à Mapleton, exercice professionnel réussi.
1905, 32 ans : Premier mariage
1907, 34 ans : Naissance de sa fille Alice, retour à Mankato
1907-1929 : Travail de praticien et de délégué dans les associations professionnelles locales.
Quelques articles dans la presse ostéopathique. Notamment :
– 1917 : An Osteopathic Hammock ( Un hamac ostéopathique ) qui présente un ingénieux appareillage de traitement.
– 1921 : Pouring Water Onto the Fire ( Verser de l’eau sur le feu ).
– 1925 : Thinking Vs Tinkering ( Réflechir ou bricoler ? »
– 1925-26 : Talks on Health ( Causeries sur la santé ).
Dans les années 20 , il commence ses recherches sur la sphère crânienne.
Travail anatomique d’abord (dissections, démontage du crâne de son squelette ‘Mike’)
Années 20 : Divorce d’avec sa première épouse. 


Expérimentations sur son propre crâne :

Il utilise différents dispositifs fabriqués par ses soins à l’aide de bracelets, de ceintures, des gants et de la feutrine pour capitonner, un casque de football sectionné, un bol à mélanger en bois et de la peau de chamois.
Chaque manœuvre est soigneusement pensée à l’avance et étudiée pendant son application.
Certaines des anomalies qu’il s’induit provoquent des altérations physiologiques et même parfois psychiques : « Parmi ses expériences personnelles suivant la production des lésions qu'il s'était imposées, il y eut une flambée soudaine de sinusite, alors que ses sinus avaient toujours fonctionné comme ils devaient. Sa vision se modifia également en fonction des tests de restriction. La concentration qui était chez lui remarquable, se trouva altérée de manière notable. Occasionnellement, il eut des accès de brusquerie et d'irritabilité, ce qui n'était pas du tout naturel pour lui. De plus, il était étrangement distant. » (Adah Strand Sutherland, 1962, 56-57).
1927, 54 ans : Remariage avec Adah Strand. Ils vivront ensemble jusqu’à la mort de William.
1929, 56 ans : Article Bedside Technique (« Technique de Chevet »).
Sutherland y évoque pour la première fois le concept de lésions ostéopathiques « crâniennes ». Cet article ne soulève aucun intérêt.

État du concept

Réduction des lésions par force extérieure.
La symphyse sphéno-basilaire est envisagée comme lieu premier des lésions.
Introduction du concept de tensions membraneuses. Concept purement mécaniste.
Commence à appliquer ses techniques sur des patients. Résultats très prometteurs.
1931 : Série d’articles dans The Northwest Bulletin intitulés Skull Notions ( Notions crâniennes )
Cranial Membranous Articular Strains ( Contraintes membraneuses articulaires crâniennes ) paraît dans The Western Osteopath.
1932, 59 ans : Conférence à la convention de Detroit. Chez les professionnels, il est considéré comme un fantaisiste.
1934 : Début d’une série d’articles dans The Osteopathic Profession d’un auteur qui s’appelle « Old Timer in Minnesota » (Vieux briscard du Minnesota).
Le premier : Treatment of Modified Vertebrae in Respiratory Influenza ( Traitement des vertèbres modifiées dans l’influenza respiratoire ).
1935 : Article : Modified Vertbrae in Tic Douloureux ( Vertèbres modifiées dans le tic douloureux ).
1936 : Article : The Cranial Respiratory Mechanism ( Le Mécanisme respiratoire crânien ).

Le concept évolue

— Observe le mouvement de l’ethmoïde.
— Reconnaissance du mouvement intra-osseux, non incorporé au concept.
— Concept de tension réciproque de membranes.
— Mouvement de la voûte envisagé comme adaptatif de la base.
— Description du mouvement du temporal.
Vers la fin 36, consacre deux jours par semaine à travailler dans une clinique traitant le strabisme et une école de rééducation du langage.
1937, 64 ans : Article : Dental Traumatic Cranial Lesions ( Lésions crâniennes traumatiques d’origine dentaire ).
L’intérêt professionnel commence à se manifester.

Évolution du concept

— Concept de core link (tendon central) et techniques articulaires et ligamentaires sacrées.
— Correction des lésions par tension membraneuse équilibrée en direction du normal.
— Évocation de la fluctuation du fluide par le mouvement de la membrane de tension réciproque.

1939, 66 ans , 22 juin, Publication de The Cranial Bowl (Traduit en français par H. Louwette sours le titre La Coupe crânienne ).
Cinq cent exemplaires, édités à compte d’auteur. Aucun succès, très peu d’intérêt chez les professionnels.
1940 : Conférence devant The International Society of Sacroiliac Technicians.
Présentation d’un article sur The Core-Link Between the Cranial Bowl and the Pelvic Bowl Le tendon central entre la boule crânienne et la boule pelvienne).
Présente le mouvement involontaire du sacrum entre les iliaques.
Cours de 10 jours à Denver. Maigre assistance.
1942, 68 ans : La demande pour l’enseignement du concept crânien s’amplifie considérablement. Nombreux voyages pour présenter des séminaires sur le concept.

Évolution du concept

— Apparition du mouvement ondoyant.
— Travail sur la fluctuation, mais toujours avec forces externes.
— La coopération respiratoire du patient commence d’être utilisée.
1943, 69 ans : Invité dans de nombreuses conventions (New York, Pittsburgh, Philadelphia, East Orange, Saint Louis.)
Constitution d’un premier groupe d’étude à Moorestown (New Jersey). Ce groupe constituera le premier noyau de l’enseignement du crânien (Howard & Rebecca Lippincott, Anne Wales et son époux Chester Handy, etc.)
Devant l’intérêt désormais soulevé par le concept, The Academy of Applied Osteopathy (Académie d’Ostéopathie Appliquée) nomme une commission chargée d’étudier et de développer le concept crânien.
Cette commission conduit à la publication de Manual of Cranial Technic (« Manuel de technique crânienne »).

Évolution du concept

Le Souffle de Vie (Breath of Life) est évoqué comme potentiel inhérent (potency) suprême.
Les techniques externes sont toujours utilisées, mais plus les bandages.
L’exploration du système commence à se faire sans contrainte venant de l’extérieur.

1944, 70 ans : Premier cours post gradué en ostéopathie crânienne au collège d’ostéopathie de Des Moines.
Publication d’une brochure supplémentaire pour aider la progression dans l’étude.

Évolution du concept
Formulation de la membrane de tension réciproque
Lente émergence des techniques d’équilibration membraneuse (point neutre).

1945, 71 ans : Publication d’une brochure intitulée Compression of the Condylar Parts of the Occiput ( Compression des parties condylaires de l’occiput ).
Concept des Bent Twigs (« Jeunes pousses courbées »).

1946, 73 ans : Création de The Osteopathic Cranial Association (Association d’Ostéopathie Crânienne) dans le cadre de l’Academy of Applied Osteopathy (Académie d’Ostéopathie Appliquée). Ses buts :
– Établir le fondement du développement de l’ostéopathie crânienne.
– Disséminer une connaissance générale de la philosophie et des indications thérapeutiques de l’ostéopathie crânienne.
– Établir des standards d’enseignement adaptés.
– Encourager les praticiens ostéopathes à se former à l’ostéopathie crânienne.
– Stimuler l’étude et l’amélioration du concept crânien.

1948, 75 ans, le concept évolue encore
Affinement des techniques de compression du quatrième ventricule.
Utilisation consciente du ralentissement de la fluctuation du LCR.
Premières évocations de la transmutation du LCR.
12 avril : changement majeur (Jealous)
— Diagnostic et traitement utilisant la Marée (Tide)
— Plus de recours aux contraintes externes, le maître mot devient douceur.
— Arrête les tests de mouvement.
— Diffuse la puissance à travers le fluide.
— Libération des lésions uniquement à l’aide du Souffle de Vie (Breath of Life).
— Évoque et engage la Volonté Divine. Intelligence avec un grand ‘I’.
— Travail avec les Still-points. Apparition du concept de Reverence (profond respect).
— Ressent la Marée au moment de la mort.
— Recherche et mise en œuvre d’un toucher « non sensoriel ».
— Apparition du respect pour un système auto correcteur.
— La compression du quatrième ventricule vient à bout des lésions du second degré.
Évocation et travail avec potentiel inhérent (potency), fulcrums, calme et savoir, still-points.


1800, 77 ans,

Évolution du concept

Un centième de centimètre est vital.
La puissance du thalamus.
1951, 78 ans : Déménagement à Pacific Grove (Californie) dans la villa Fulcrum.
Parution du livre Osteopathy in the Cranial Field de Harold I Magoun, supervisé et avalisé par William Sutherland (la petite histoire raconte que Sutherland demanda sept fois des révisions, avant de donner son aval).

Évolution du concept
Apparition du concept de Liquid Light (Lumière Liquide).
Anatomie de l’espace intersticiel (Space in-between)
Chaque goutte connaît la Marée.
Ce sont les pauses entre les notes qui créent la symphonie.
Introduction de l’idée de Juice (Jus) (fluide de la batterie) qui remplace le fluide.
Pas de « techniques », mais un contact doux.
Il note que ces concepts sont particulièrement difficiles à faire passer et à incorporer au modèle réductionniste de la profession.
1953, 80 ans : Création de la Sutherland Cranial Teaching Foundation, (Fondation Sutherland pour l’Enseignement du Crânien), indépendante de toute association ostéopathique déjà existante.
William Sutherland voit sa santé s’altérer et réduit ses activités.
1954, 81 ans : 23 septembre : décès de William Sutherland.
Seconde édition du livre de Magoun.
De considérables modifications par rapport à la première.
Disparition de nombreux éléments que Sutherland évoquait à la fin de sa vie.




Bibliographie


Jealous, James
. Ostéopathie biodynamique, Phases 1 & 2 , Author. 1997.
Strand Sutherland , Adah. With Thinking Fingers . The Cranial Academy, 1962 - ISBN: 0-915801-26-4. Et traduit en français, dans Textes fondateurs de l'ostéopathie dans le champ crânien, Sully, Vannes, 2002 - ISBN 2-911074-42-4.
Sutherland, William Garner . The Cranial Bowl . Free Press Company, Mankato Mn, 1939. Et traduit en français, dans Textes fondateurs de l'ostéopathie dans le champ crânien, Sully, Vannes, 2002 - ISBN 2-911074-42-4.
Sutherland, William Garner . Contributions of Thaught . Rudra Press, Portland, 1971-1998 - ISBN: 0-915801-74-4.
Sutherland, William Garner . Teachings in the Science of Osteopathy . Rudra Press, Portland, 1990. Et traduit en français dans Enseignements de la science de l'ostéopathie SCTF/Satas, Fort Worth, 312 p., ISBN : 1-930298-02-1.
Magoun, Harold Ives . Osteopathy in the Cranial Field – First Edition. Journal Printing Company, Kirksville, 1951. Et traduit en français sous le titre L'ostéopathie dans le champ crânien - Edition originale . Sully, Vannes, 288 p., ISBN : 2-911074-26-2.
Magoun, Harold I . Osteopathy in the Cranial Field – Third Edition. Journal Printing Company, Kirksville, 1976 - ISBN: Card Nb 76-11297.




Textes à télécharger


pdf_button La promenade du vairon : À la fin de certains cours, le Dr Sutherland donnait une causerie improvisée qu’il appela « promenade du vairon. » Sutherland imagine un petit poisson se promenant à l'intérieur des cavités liquidiennes du cerveau et décrit son périple et ce qu'il voit au fur et à mesure de sa progression.

pdf_button Le concept crânien est-il religieux ? Cette conférence a été donnée lors d’un cours au Des Moines Still College of Osteopathy and Surgery en 1944. La transcription de la conférence provient d’une prise de notes en sténo ou d’un enregistrement.

pdf_button Obtenir la connaissance plutôt que l'information : Conférence donnée par William Sutherland lors d’un séminaire d’instruction en ostéopathie crânienne tenu à Providence, Rhode Island, en mai 1949. Il y relate brièvement son cheminement dans le développement du concept crânien et nous parle de ses expérimentations. Sa méthode de travail repose sur l'expérience directe générant un vécu sensoriel, plutôt que sur l’acquisition d’informations extérieures.
L'initiation pratique a toujours été pour lui essentielle. Dans une autre conférence du même titre, il illustre avec humour l’intérêt de ce type de démarche : « Un événement mémorable survint lorsque mon père, dans son affection parentale, plaça ma boule pelvienne dans une position ventrale au travers de ses genoux et fessa le sacrum.
J’obtins ainsi une connaissance plutôt qu’une simple information sur comment la technique sacrée affecte la fluctuation du liquide céphalo rachidien et modifie une personnalité. »


pdf_button Le trou dans l'arbre ou compression des parties condylaires de l'occiput : Le Dr Andrew Taylor Still évoquait fréquemment « le trou dans l’arbre, » dans lequel se trouvait un écureuil dont l’ostéopathie n’avait attrapé que la queue. Il voulait signifier que le développement à venir de la science ostéopathique pourrait bien révéler dans le futur de notables découvertes dans la prévention et le traitement de la détresse humaine. Apparemment, le Dr Still ne donna jamais de localisation précise pour le « trou dans l’arbre », mais il aurait peut être considéré le trou occipital comme l’orifice par lequel serait diffusée la lumière éclairant de nombreuses affections jusqu’alors inexpliquées.

pdf_button Le Mécanisme respiratoire existe-t-il ? : Alors que le modèle du mécanisme respiratoire primaire tente d'exprimer une expérience de nature subjective, nous le considérons comme s'il possédait une réalité propre, objectivement démontrable et nos tentatives aboutissent la plupart du temps à des échecs. Il nous semble que c'est en reprenant le chemin de la palpation et en déterminant avec plus de précision ce que fait le praticien pour sentir que nous pourrons mieux comprendre le chemin de Sutherland et, grâce à une meilleure gestion des phénomènes reliés à la palpation, nous rapprocher du scientifique.

pdf_button Une filiation vraie : Plutôt qu'un épiphénomène ostéopathique ou une mutation imprévue, l’ostéopathie crânienne de Sutherland, m'apparaît comme héritière directe et prolongement inéluctable de l’oeuvre de Still.

William Garner Sutherland (1873-1954)
Chronologie de sa vie

Pierre Tricot DO




1873, 27 mars : naissance à Portage County, Winsonsin de William Garner Sutherland, second enfant de Robert et Dorina Sutherland (ils en auront quatre).
1873-85 : Enfance heureuse et sans histoire.
1885, WGS a 12 ans : Apprenti imprimeur au journal The Blunt Advocate.
1887, 14 ans : Départ pour Aberdeen Dakota du Sud, travail à l’Aberdeen Daily News.
1890, 17 ans : Quitte Aberdeen.
1891 : Rejoint l’équipe de The Mapleton Enterprise.
1893, 20 ans : Quitte le journal et entreprend des études secondaires à l’Université d’Iowa. Il ira jusqu’au bout de son cursus mais, on ne sait pourquoi, ne passera pas les examens finaux.
1894 : Il reprend son travail de journaliste au Mapleton Entreprise.
1895 : Se joint à l’équipe du Daily Herald à Austin, Minnesota.
1897 : 24 ans : Il entend parler de l’ostéopathie. Il est surpris par les propos contradictoires la concernant. Il assiste à des conférences données par des élèves de Still (Edward C. Pickler, Charles Still, fils du fondateur).
Il décide d’aller voir par lui-même à Kirksville. Il est très surpris de ce qu’il découvre : des malades arrivant par trains entiers, des résultats évidents et inattendus, un enthousiasme indescriptible, etc.
1898, 25 ans : En août, il entre en première année du cycle de formation de l’ASO à Kirksville.
1899, 26 ans : « L’idée folle » : l’intuition de la possible mobilité des os du crâne : « Alors que je restais à contempler, tout en pensant, inspiré par la philosophie du Dr. Still, mon attention fut attirée par les biseaux des surfaces articulaires de l'os sphénoïde. J'eus soudain cette pensée, – comme une pensée guide –, « biseautées, comme les ouïes du poisson, indiquant une mobilité pour un mécanisme respiratoire. » (Adah Strand Sutherland, 1962, 12-13).
1900, 27 ans : Le 28 juin, son diplôme d’ostéopathie lui est remis par A. T. Still
Installation à Mankato (Minnesota) puis dans plusieurs autres villes, retour à Mapleton, exercice professionnel réussi.
1905, 32 ans : Premier mariage
1907, 34 ans : Naissance de sa fille Alice, retour à Mankato
1907-1929 : Travail de praticien et de délégué dans les associations professionnelles locales.
Quelques articles dans la presse ostéopathique. Notamment :
– 1917 : An Osteopathic Hammock (« Un hamac ostéopathique ») qui présente un ingénieux appareillage de traitement.
– 1921 : Pouring Water Onto the Fire (« Verser de l’eau sur le feu »).
– 1925 : Thinking Vs Tinkering (« Réflexion opposée à bricolage »
– 1925-26 : Talks on Health (« Causeries sur la santé »).
Commencement de ses recherches sur la sphère crânienne.
Travail anatomique d’abord (dissections, démontage du crâne de son squelette ‘Mike’)
Années 20 : Divorce d’avec sa première épouse.

Expérimentations sur son propre crâne :

Il utilise différents dispositifs fabriqués par ses soins à l’aide de bracelets, de ceintures, des gants et de la feutrine pour capitonner, un casque de football sectionné, un bol à mélanger en bois et de la peau de chamois.
Chaque manœuvre est soigneusement pensée à l’avance et étudiée pendant son application.
Certaines des anomalies qu’il s’induit provoquent des altérations physiologiques et même parfois psychiques : « Parmi ses expériences personnelles suivant la production des lésions qu'il s'était imposées, il y eut une flambée soudaine de sinusite, alors que ses sinus avaient toujours fonctionné comme ils devaient. Sa vision se modifia également en fonction des tests de restriction. La concentration qui était chez lui remarquable, se trouva altérée de manière notable. Occasionnellement, il eut des accès de brusquerie et d'irritabilité, ce qui n'était pas du tout naturel pour lui. De plus, il était étrangement distant. » (Adah Strand Sutherland, 1962, 56-57).


1927, 54 ans : Remariage avec Adah Strand. Ils vivront ensemble jusqu’à la mort de William.
1929, 56 ans : Article Bedside Technique (« Technique de Chevet »).
Sutherland y évoque pour la première fois le concept de lésions ostéopathiques « crâniennes ». Cet article ne soulève aucun intérêt.

État du concept :
Réduction des lésions par force extérieure.
La symphyse sphéno-basilaire est envisagée comme lieu premier des lésions.
Introduction du concept de tensions membraneuses. Concept purement mécaniste.
Commence à appliquer ses techniques sur des patients. Résultats très prometteurs.

1931 : Série d’articles dans The Northwest Bulletin intitulés Skull Notions (« Notions crâniennes »)
Cranial Membranous Articular Strains (« Contraintes membraneuses articulaires crâniennes ») paraît dans The Western Osteopath.
1932, 59 ans : Conférence à la convention de Detroit. Chez les professionnels, il est considéré comme un fantaisiste.
1934 : Début d’une série d’articles dans The Osteopathic Profession d’un auteur qui s’appelle « Old Timer in Minnesota » (Vieux briscard du Minnesota).
Le premier : Treatment of Modified Vertebrae in Respiratory Influenza (« Traitement des vertèbres modifiées dans l’influenza respiratoire »).
1935 : Article : Modified Vertbrae in Tic Douloureux (« Vertèbres modifiées dans le tic douloureux).
1936 : Article : The Cranial Respiratory Mechanism (« Le Mécanisme respiratoire crânien »).

Le concept évolue :
Observe le mouvement de l’ethmoïde.
Reconnaissance du mouvement intra-osseux, non incorporé au concept.
Concept de tension réciproque de membranes.
Mouvement de la voûte envisagé comme adaptatif de la base.
Description du mouvement du temporal.
Vers la fin 36, consacre deux jours par semaine à travailler dans une clinique traitant le strabisme et une école de rééducation du langage.

1937, 64 ans : Article : Dental Traumatic Cranial Lesions (« Lésions crâniennes traumatiques d’origine dentaire »).
L’intérêt professionnel commence à se manifester.

Évolution du concept :
Concept de core link (tendon central) et techniques articulaires et ligamentaires sacrées.
Correction des lésions par tension membraneuse équilibrée en direction du normal.
Évocation de la fluctuation du fluide par le mouvement de la membrane de tension réciproque.
1939
66 ans
22 juin, Publication de The Cranial Bowl (Traduit en français par H. Louwette sours le titre La Coupe crânienne).
Cinq cent exemplaires, édités à compte d’auteur.
Aucun succès, très peu d’intérêt chez les professionnels.
1940 : Conférence devant The International Society of Sacroiliac Technicians.
Présentation d’un article sur The Core-Link Between the Cranial Bowl and the Pelvic Bowl Le tendon central entre la boule crânienne et la boule pelvienne).
Présente le mouvement involontaire du sacrum entre les iliaques.
Cours de 10 jours à Denver. Maigre assistance.
1942, 68 ans : La demande pour l’enseignement du concept crânien s’amplifie considérablement. Nombreux voyages pour présenter des séminaires sur le concept.

Évolution du concept :
Apparition du mouvement ondoyant.
Travail sur la fluctuation, mais toujours avec forces externes.
La coopération respiratoire du patient commence d’être utilisée.

1943, 69 ans : Invité dans de nombreuses conventions (New York, Pittsburgh, Philadelphia, East Orange, Saint Louis.)
Constitution d’un premier groupe d’étude à Moorestown (New Jersey). Ce groupe constituera le premier noyau de l’enseignement du crânien (Howard & Rebecca Lippincott, Anne Wales et son époux Chester Handy, etc.)
Devant l’intérêt désormais soulevé par le concept, The Academy of Applied Osteopathy (Académie d’Ostéopathie Appliquée) nomme une commission chargée d’étudier et de développer le concept crânien.
Cette commission conduit à la publication de Manual of Cranial Technic (« Manuel de technique crânienne »).

Évolution du concept :
Le Souffle de Vie (Breath of Life) est évoqué comme potentiel inhérent (potency) suprême.
Les techniques externes sont toujours utilisées, mais plus les bandages.
L’exploration du système commence à se faire sans contrainte venant de l’extérieur.

1944, 70 ans : Premier cours post gradué en ostéopathie crânienne au collège d’ostéopathie de Des Moines.
Publication d’une brochure supplémentaire pour aider la progression dans l’étude.

Évolution du concept :
Formulation de la membrane de tension réciproque
Lente émergence des techniques d’équilibration membraneuse (point neutre).

1945, 71 ans : Publication d’une brochure intitulée Compression of the Condylar Parts of the Occiput (« Compression des parties condylaires de l’occiput »).
Concept des Bent Twigs (« Jeunes pousses courbées »).
1946, 73 ans : Création de The Osteopathic Cranial Association (Association d’Ostéopathie Crânienne) dans le cadre de l’Academy of Applied Osteopathy (Académie d’Ostéopathie Appliquée). Ses buts :
– Établir le fondement du développement de l’ostéopathie crânienne.
– Disséminer une connaissance générale de la philosophie et des indications thérapeutiques de l’ostéopathie crânienne.
– Établir des standards d’enseignement adaptés.
– Encourager les praticiens ostéopathes à se former à l’ostéopathie crânienne.
– Stimuler l’étude et l’amélioration du concept crânien.
1948, 75 ans

Évolution du concept :
Affinement des techniques de compression du quatrième ventricule.
Utilisation consciente du ralentissement de la fluctuation du LCR.
Premières évocations de la transmutation du LCR.
12 avril : changement majeur (Jealous)
Diagnostic et traitement utilisant la Marée (Tide)
Plus de recours aux contraintes externes, le maître mot devient douceur.
Arrête les tests de mouvement.
Diffuse la puissance à travers le fluide.
Libération des lésions uniquement à l’aide du Souffle de Vie (Breath of Life).
Évoque et engage la Volonté Divine. Intelligence avec un grand ‘I’.
Travail avec les Still-points. Apparition du concept de Reverence (profond respect).
Ressent la Marée au moment de la mort.
Recherche et mise en œuvre d’un toucher « non sensoriel ».
Apparition du respect pour un système auto correcteur.
La compression du quatrième ventricule vient à bout des lésions du second degré.
Évocation et travail avec potentiel inhérent (potency), fulcrums, calme et savoir, still-points.
1800, 77 ans

Évolution du concept :
Un centième de centimètre est vital.
La puissance du thalamus.

1951, 78 ans : Déménagement à Pacific Grove (Californie) dans la villa Fulcrum.
Parution du livre Osteopathy in the Cranial Field de Harold I Magoun, supervisé et avalisé par William Sutherland.

Évolution du concept :
Apparition du concept de Liquid Light (Lumière Liquide).
Anatomie de l’espace intersticiel (Space in-between)
Chaque goutte connaît la Marée.
Ce sont les pauses entre les notes qui créent la symphonie.
Introduction de l’idée de Juice (Jus) (fluide de la batterie) qui remplace le fluide.
Pas de « techniques », mais un contact doux.
Il note que ces concepts sont particulièrement difficiles à faire passer et à incorporer au modèle réductionniste de la profession.

1953, 80 ans : Création de la Sutherland Cranial Teaching Foundation, (Fondation Sutherland pour l’Enseignement du Crânien), indépendante de toute association ostéopathique déjà existante.
William Sutherland voit sa santé s’altérer et réduit ses activités.
1954, 81 ans : 23 septembre : décès de William Sutherland.
Seconde édition du livre de Magoun
De considérables modifications par rapport à la première.
Disparition de nombreux éléments que Sutherland évoquait à la fin de sa vie.

Sources bibliographiques
Jealous, James. Ostéopathie biodynamique, Phases 1 & 2, Author. 1997.
Strand Sutherland, Adah. With Thinking Fingers. The Cranial Academy, 1962 - ISBN: 0-915801-26-4.
Sutherland, William Garner. The Cranial Bowl. Free Press Company, Mankato Mn, 1939.
Sutherland, William Garner. Contributions of Thaught. Rudra Press, Portland, 1971-1998 - ISBN: 0-915801-74-4.
Sutherland, William Garner. Teachings in the Science of Osteopathy. Rudra Press, Portland, 1990.
Magoun, Harold Ives. Osteopathy in the Cranial Field – First Edition. Journal Printing Company, Kirksville, 1951.
Magoun, Harold I. Osteopathy in the Cranial Field – Third Edition. Journal Printing Company, Kirksville, 1976 - ISBN: Card Nb 76-11297.
Magoun, Harold Ives. L'ostéopathie dans le domaine crânien. Spirales, Montréal, 1994.

Adresses utiles
The Cranial Academy : 8202 Clearvista Pkwy. #9-D Indianapolis, IN 46256
Tel : 317-594-0411 – Fax: 317-594-9299
E-mail:

The American Academy of Osteopathy 3500 DePauw Blvd. Suite 1080 Indianapolis, Indiana 46268-1136.
Tel : 317-879-1881 – Fax: 317-879-0563.

The Sutherland Cranial Teaching Foundation : 4204 Bilglade Fort Worth, TX 76109
Tel: (817) 735-2498.

Société Sutherland du Canada 1, place Cartier, C.P. 246 Saint-Sauveur, Québec, Canada JOR 1R0.
Cette société édite une revue Midline, centrée sur le travail biodynamique dans la lignée de Sutherland, Becker et Jealous.
Rédactrice en Chef : Carole Dumais.
Tel : (514) 843-3912 – Fax : (514) 843-9536.
E-mail :

Sutherland Cranial Academy of Belgium, 119, rue Roosendael, B-1190 Bruxelles.
La Scab édite une revue Thinking
Rédacteur en chef : Jean-Pierre Noelmans, Ledebergstraat, 24 B-9050 Lederberg.
Fax : 32 9 231 6620
E-mail :




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